Les retouches ne sont pas rares après chirurgie réfractive et sont prises en charge en cas de résultat non satisfaisant. Le besoin de retraitement et son taux représente moins de 2,5 % des opérations, toutes chirurgies et tous chirurgiens confondus.
La PKR, le LASIK et le Lalex (Clear ou Relex-Smile) permettent d’effectuer des « retouches » dans ses suites, même tardives, à condition que la cornée ait une épaisseur suffisante: en particulier, le mur résiduel postérieur (la partie située sous le capot) doit avoir une épaisseur suffisante pour autoriser la délivrance de la correction laser additionnelle. Après la reprise, il faut que cette épaisseur résiduelle soit d’au moins 250 microns (idéalement >300µ) car il ne faut pas amincir la cornée de manière excessive sous peine de risque de décompensation de la biomécanique de celle-ci (risque d’ectasie).
La technique est simple et consiste à refaire la même opération que la première fois. Il n'y a pas de différence notable pour le patient.
La technique de choix pour effectuer la reprise consiste à utiliser le capot découpé initialement. Même si celui-ci adhère suffisamment au tissu cornéen pour qu’il reste en place et résiste aux frottements oculaires ou traumatismes léger, il est possible de le resoulever chirurgicalement même plusieurs années après le LASIK initial en commençant par cliver son bord circulaire, après l’avoir identifié à la lampe à fente, en utilisant un fort grossissement au microscope opératoire du laser et un éclairage latéral au besoin. L’adhérence de la surface profonde du capot au stroma cornéen sous-jacent (interface) se fait essentiellement par capillarité. L’absence de cicatrice et de réaction fibreuse explique le maintien de la transparence cornéenne, et qu’il soit aisé de retrouver puis scinder l’interface initiale. Le capot stromal peut alors être simplement resoulevé, et l’on se retrouve dans une situation de LASIK classique où l’on peut délivrer la correction nécessaire dans la cornée, sous le capot de LASIK. Une fois la photoablation complémentaire délivrée sur le stroma postérieur résiduel, on repose le capot qui va ensuite adhérer de nouveau au tissu cornéen sous-jacent en quelques heures.
Il est déconseillé de tenter de redécouper au laser femtoseconde (ou de manière mécanique) un nouveau capot de LASIK, même plus fin (ou plus épais) que le premier capot, sous peine de réduire la qualité visuelle de l’œil réopéré (création d’une double interface dans la cornée, risque de microplis de capot en cas de capot fin superficiel secondaire, etc.).
Il faut ainsi toujours commencer par envisager une technique comportant un re-soulèvement du capot de LASIK initial, qui ne pose pas de problèmes pour un chirurgien exercé.
On distingue les retouches « précoces » et les retouches plus tardives
Elles sont effectuées au décours de la chirurgie initiale : les causes les plus fréquentes de retouche sont la sous correction après LASIK pour myopie (myopie forte en particulier), pour astigmatisme prononcé (la persistance d’un léger astigmatisme pouvant être visuellement gênante)…
Il est généralement recommandé d’attendre que la vision soit stable avant de proposer une reprise, ce qui impose un délai d’au moins un mois pour envisager une retouche pour sous-correction. En cas de surcorrection, en particulier après correction de l’hypermétropie, il est même souvent préférable d’attendre 3 mois au moins, car les phénomènes de remodelage cicatriciel sont plus prolongés dans cette situation.
Elles sont envisagées quand une myopie « re apparait « après quelques années. Les myopies fortes en particulier (au-delà de 6 Dioptries), évoluent à nouveau parfois au cours de l’existence, même après une phase de stabilisation vers l’âge de 30 ou 35 ans.
Il est cependant possible de re-soulever des capots même très anciens (10 ans ou plus, nous avons resoulevé un 2023 un capot de plus de 20 ans sans difficulté particulière), pour les raisons évoquées plus haut : seul le bord circulaire du capot fait l’objet d’une cicatrisation provoquant une adhérence à la cornée adjacente. Il est possible d’en pratiquer la redécoupe » manuelle. Il suffit de séparer le capot de l’anneau cornéen périphérique, et glisser l’extrémité d’un instrument adapté pour réaliser une dissection progressive du bord du capot, en suivant son tracé initial, ce qui ne pose généralement pas de problèmes. Une fois le bord clivé, une spatule est glissée dans l’interface et le capot est soulevé sans difficulté.
La nécessité de retouche après SMILE est très rare (moins de 1% des cas) et concerne les cas où une petite myopie résiduelle peut gêner le patient.
Contrairement au LASIK où une retouche consiste à resoulever le capot pour compléter le traitement avec un rabotage supplémentaire au laser excimer sous le capot, le SMILE peut être retouché préférentiellement en PKR, provoquant alors en post opératoire les douleurs classiques post PKR.
Ainsi il n'est pas possible de refaire un Lalex (Relex-Smile ou CLEAR) en cas de retouche contrairement en Lasik et à la PKR qui peuvent être refaits si nécessaire.